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ROUEN (France) – le 21 juillet 2023

July 24, 2023

La voiture de police recule.  Les policiers dedans me regardent de près.  Ils décident que je ne suis pas l’homme qu’ils cherchent.

Les vêtements colorés dérangent mes yeux.  Ca, c’est chez moi.

Une boîte de nuit déborde dans le trottoir, l’autre côté de la rue.

Tout le monde est un client potentiel.  Elles me regardent de près.  Je continue tout droit sans hésitation, sans tourner la tête.  Il y a eu une époque où tout ça m’aurait intrigué.  Cette période est passée.  Je suis maintenant dégoûté.  Médicaments psychotropes …. la magie.

Tissu bleu, petits pois blancs.  Cheveux du petit matin, petit déjeuner composé de banane, et de café dans un thermos.  Elle rentre chez elle, pour les vacances d’été.  Ses affaires s’occupent de trois places; elle s’occupe d’une seule place.

Une amoureuse a connu ces rues, il y a une éternité.  Imaginer son visage partout.  Oui.  Elle a été là.  On l’a forcé à être là.  Elle était là contre sa volonté, mais quand même elle a trouvé l’amour.  Elle a bien connu ce trajet, qui vient de démarrer.

Les yeux fatigués regardent la vie de l’extérieur, qui commence doucement.

L’amour vraie.  Elle n’est plus là.  Pendant des années, elle était là, dans cette ville qui n’est pas du tout jolie.  C’est là où je l’ai perdu.  ‘Tu es fiancée?’  ‘Ah non.  C’est une blague’.  Bientôt, tu es enceinte, et la bébé aurait dû être la mienne.  Je ne t’ai pas vu depuis treize ans, amour, mais tu es toujours l’amour vraie.  Ca, c’est ta place.

Perfection, un autre mot pour l’amour vraie.  Ses enfants, ses filles, grandissent sans moi.  Son rêve était simple.  Il aurait été également le mien.  On aurait été heureux.  Je n’ai jamais connu le bonheur, d’amour, etc.

Je n’ai pas vu son enfer.  J’ai dormi.  Je l’ai raté.  Toutes mes excuses, mon amour.  Cette ville t’a tourmenté, mon amour.  C’est vrai, je sais. 

Il est tôt pour ce genre d’idiotie, cet enthousiasme.  Une bouteille en plastique tombée par terre.  Maintenant elle vole vers moi, tout libre.  Je lève le pied, légèrement.  Tout va bien.

Des notes d’un piano invisible.  Maintenant elles ressemblent à une chanson. 

Il est mieux d’arriver une heure à l’avance plutôt que cinq minutes en retard.  Ce n’est pas la philosophie de tout le monde.  J’en ai connu une.  Une folle.  La construction vue par sa fenêtre, la périphérie de la ville.

Des arguments des amoureux à la gare.  Ah.  Des arguments d’une mère et son fils.  C’est pour cette raison que les deux sont aussi calmes.  Faire de la conversation, pas de la bonne conversation.  Mes pensées sont claires et évidentes.  Il n’y a pas de mystère.

Un mauvais conseil.  Une mauvaise idée.  Traverser ce pont pour éviter des regrets.  Des pensées noires.

Il y a un problème?  Pourquoi?  Vous tremblez.  J’ai couru.  Je ne suis pas à l’aise en présence de policiers.  Je fais une crise d’angoisse.  Ce clochard.  Son histoire peu originale a provoqué cette paranoïa.  Je me souviens très bien de la dernière fois que j’ai fait une telle crise.  Elle ne s’est pas bien terminée.  En fait, ça dépend des points de vue.  J’ai réalisé un rêve, qui m’a détruit.

On dirait que l’amour a été la cause de tout.  Le problème est que l’amour était complètement faux, et que l’amoureuse était complètement folle, en faisant semblant d’être entièrement saine.  Ma folie était la seule présente.  Je suis au courant des situations actuelles.  Je suis enfant.  Elle est mère.  Mais, tout ce qui est important est la santé de sa sœur, entourée par sa famille folle.  En fait, peut-être qu’il y a de la raison dans sa famille: elle existe dans la tête de son chasseur-père.  Peut-être qu’elle n’a jamais eu beaucoup d’espoir.

Mais, je parle de Rouen, je parle de Mantes-la-Jolie, je parle de Marseille.  Prochainement je parlerai de Cherbourg, de Caen.  Je parle toujours de Paris.  Mais, Marseille était faux parce que Cherbourg était vrai.  Cherbourg est toujours vrai, et jusqu’à ce que tu retrouves cette ville natale, il y a de l’espoir, parce que cet amour était vrai, et tu n’as rien ressenti, jusqu’à ton seul mot: ‘oh’.

Mais tu n’aurais jamais dû retrouver cette ville chérie, cette ville Cherbourg, et je n’aurais jamais dû trouver Paris.  Il n’aurait pas été possible, il n’aurait pas été nécessaire.  J’aurais fait les efforts, sans la même urgence.  Tu aurais été ma protectrice, et ma dépendance t’aurait fatigué.

J’ai vu ce que je serais devenu.  J’ai entendu les histoires.  Il y a des gens qui ne comprendront jamais, qui ne connaîtront jamais mes raisons.  Mais ton mot, ton ‘oh’, me dit tout ce qu’il faut que je sache.  Peut-être que c’est notre propre petit secret.  Certes, certains ont connu l’histoire mais tu es la seule qui ait répondu, avec ton ‘oh’.  Ce petit mot était parfait, comme toi, comme notre amour, et, si j’avais répondu à ce mot?  Il n’y avait rien à dire.  Ton mot a tout dit, et j’étais content.

Est-ce que je découvrirai ton Cherbourg?  Tu connais, maintenant, mon Paris.  Je me souviens des premiers mots hésitants qu’on a échangé après ton départ, et de tes encouragements, et tu m’as manqué tous les jours, et tu m’aurais manqué pour toujours si j’étais resté.  Ca, je sais, mais peut-être que je rêve, peut-être que j’essaie de justifier ma folie, qui était juvénile, mais une folie quand même.

Et j’ai volé l’amour, mais il est possible que cet amour fût négligemment jeté à la poubelle, mais peut-être que j’avais besoin de cet amour-déchet.  Sans cet amour j’aurais déjà fait mes adieux à mon Paris.  Tandis qu’il est là, je tiens fermement mon rêve, mon rêve de la revoir, de découvrir son Cherbourg, de la ramener chez elle, chez nous.

Et je faisais ma crise de paranoïa d’aujourd’hui pour quelle raison?  La peur de l’inconnu.  Tout le monde savait que j’étais perdu.  J’étais vulnérable.  Je me demandais si cette ville Rouen est dangereuse.  Je me sentais en grave danger.  J’étais perturbé quand il a fallu que je mette de l’argent dans une machine plutôt que dans une main, surtout quand cette machine m’a volé dix centimes.

Je pensais, j’espérais, que ça me ferait du bien de m’asseoir, de manger, mas je restais étranger dans cette ville, qui me semblait bien vilaine ce soir là.  Je pensais que je regretterais de ne pas traverser le pont et mettre pied au sol de la rive gauche, mais je ne me sentais rien là à part ma peur immense.  Tout ce que je voulais faire c’était d’aller à la gare.  Là, je me sentirais plus près de mon Paris, même s’il fallait que je regarde deux trains en direction de Paris partir avant le mien.  Mais dans les gares, on est dans les limbes, et les limbes étaient bien préférables à Rouen à ce moment là, donc, je les ai heureusement accepté.

Le trajet de retour.  Encore, le désir de dormir.  Mais je ne me permets pas de rater encore cette ville Mantes-la-Jolie, mais tout est noir, tout est sombre, et je ne vois rien.  Encore, toutes mes excuses, mon amour.  Je te ressens là en tout cas, mon amour.  Tu as été dans ce train, tu as eu du sommeil, le matin tôt.  Tes week-ends parisiens, quelle surprise.

Tes regrets, tes chagrins.  La ville Versailles est étrangement mentionnée.  Tu as tout deviné, il me semble.  Tu t’es maudite.  Quel malheur.  Tu étais à mon côté, à peu près.  On ne s’est jamais vus, malgré tes efforts, tardifs, mais c’était impossible, tu étais déjà perdue.

Peut-être que tu as compromis.  Ca, c’est mon impression.  Tu as voulu que je me bats pour toi, même il y a treize ans?  Ton amoureux et toi n’alliez nulle part.

Ce noël à Marseille.  Tu voulais qu’on se revoie?  Je n’ai pas du tout compris.  J’aurais dû garder quelques atouts dans mon jeu.  Je vois ça maintenant.  Ca n’allait nulle part pour moi, cette ville Marseille, et j’étais dévasté, trop dévasté de voir, de comprendre, que tu étais là, enfin, tu étais disponible, tu étais libre, et au lieu d’attendre tu as compromis.  J’ai compromis.  Maintenant je t’attends, comme un fou.  Je suis follement amoureux de toi, même après treize ans.  Le temps n’a rien fait pour changer ça.

Toi, et tes bandes horizontales.  Tu étais parfaite dès le début, dès le premier regard.  Et tu es destinée à rester cette image de perfection pour moi.  Ma dernière amour, ma vraie amour.  Tu es presque chez toi.  Caen n’est pas bien loin.  Courage à toi, mon amour.

Je t’aime.

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